Cette prière « Le Chagrin d’une Mère » écrite sous forme d’un poème est dédié à tous les otages israéliens et plus particulièrement à la famille Bibas dont les deux jeunes enfants Kfir (11 mois) et Ariel (4 ans) sont encore détenus avec leurs parents par le mouvement terroriste du Hamas.
Kfir aura 1 an à la date du 18 janvier 2024. Nous ne cesserons pas de prier pour lui et pour tous nos otages jusqu’à leur retour.
Cette prière personnelle, qui s’inscrit dans la douleur collective de notre peuple Israël, s’inspire de nombreuses références bibliques (Lamentations, Jérémie, Psaumes et le livre des Rois).
Si les mots sont incapables de décrire l’indescriptible, c’est pourtant ce qui nous reste. Les larmes aussi. Nos Sages écrivent :
« מִיּוֹם שֶׁחָרַב בֵּית הַמִּקְדָּשׁ נִנְעֲלוּ שַׁעֲרֵי תְּפִלָּה, וְאַף עַל פִּי שֶׁשַּׁעֲרֵי תְפִילָּה נִנְעֲלוּ, שַׁעֲרֵי דִמְעָה לֹא נִנְעֲלוּ»
« Lorsque le Temple a été détruit, les portes de la prière se sont refermées mais bien que les portes de la prière se soient refermées, les portes des larmes, elles, ne se sont pas refermées » (Talmud de Babylone, Traité Berakhot 32 : b.).
Il est des jours où nous n’avons d’armes que les larmes.
Puissent les larmes de Rachel, modèle de la Shekhinah, Présence divine, adoucir la rigueur des temps d’épreuve que notre peuple d’Israël traverse !
Amen !
רָחֵל
שִׁפְכִי כַמַּיִם לִבֵּךְ
נֹכַח פְּנֵי אֲדֹנָי
שְׂאִי אֵלָיו כַּפַּיִךְ
עַל-נֶפֶשׁ עוֹלָלַיִךְ
הָעֲטוּפִים בְּרָעָב
הַחֲטוּפִים לְעֵת עֶרֶב
בְּרֹאשׁ כָּל-חוּצוֹת
כָּעֵת מָחָר אַתְּ חֹבֶקֶת אֶת בָּנַיִךְ !
רָחֵל
מְבַכָּה עַל-בָּנֶיהָ
מֵאֲנָה
לְהִנָּחֵם עַל-בָּנֶיהָ
כִּי אֵינֶנּוּ
כָּלוּ בַדְּמָעוֹת עֵינַי
חֳמַרְמְרוּ מֵעַי
נִשְׁפַּךְ לָאָרֶץ כְּבֵדִי.
רָחֵל
נִשְׁפַּךְ לֶעָפָר כְּבוֹדֵךְ
עַל-שֶׁבֶר עוֹלָלַיִךְ
בֵּעָטֵף עוֹלֵל וְיוֹנֵק
לֹא נְדַמָּה בַּת-עֵינֵךְ
מִפִּי עוֹלְלִים וְיֹנְקִים יִסַּדְתָּ-עֹז לְמַעַן צוֹרְרַיִךְ.
רָחֵל
בְּמַחֲשַׁכִּים הוֹשִׁיבַנִי כְּמֵתֵי עוֹלָם
ממַחֲשַׁכִּים הָשֵׁב נָא אֶת בָּנַי לְחַיֵּי עוֹלָם
חַסְדֵי יְהוָה כִּי לֹא תָמְנוּ
כִּי לֹא כָלוּ רַחֲמָיו
עֵינִי עוֹלְלָה לְנַפְשִׁי
טוֹב יְהוָה לְקֹוָו
לְנֶפֶשׁ תִּדְרְשֶׁנּוּ.
דָּבַק לְשׁוֹן יוֹנֵק אֶל-חִכּוֹ בַּצָּמָא
עוֹלָלִים שָׁאֲלוּ לֶחֶם
פֹּרֵשׂ אֵין לָהֶם.
אֵין מְנַחֵם…
שָׁבַת מְשׂוֹשׂ לִבֵּנוּ
נֶהְפַּךְ לְאֵבֶל מְחֹלֵנוּ
רְפָאֵנִו יְהוָה וְנרָפֵא
הוֹשִׁיעֵנִו וְנוָּשֵׁעָה
כִּי תְהִלָּתִנו אָתָּה.
רָחֵל
עוֹלֵל מְעוֹלְלִים כַגֶּפֶן שְׁאֵרִית בְּנֵי עָמֵךְ
הָשֵׁב נָא יָדְךָ כְּבוֹצֵר
עַל-סַלְסִלּוֹת,
עוֹלָלוֹת
כַרְמְךָ תְּעוֹלֵל
רָחֵל
מִנְעִי קוֹלֵךְ מִבֶּכִי
וְעֵינַיִךְ מִדִּמְעָה
לֹא עוֹד תָּנְחוּמִים!
רָחֵל
אַל תִּבְכִּי
יֵשׁ-תִּקְוָה…
רָחֵל
אַל תִּבְכִּי
יֵשׁ-תִּקְוָה…
Ra’hel
Epanche ton cœur comme de l’eau
Devant la face du Seigneur
Etends tes mains vers Lui
Pour l’âme de tes nourrissons
Qui languissent de faim
Qui sont otages quand vient le soir
Au vu et au su de tous
Demain en ce temps, tu presseras tes fils dans tes bras !
Ra’hel,
Pleure ses enfants;
Elle refuse
De se consoler de la perte de ses enfants
Car ils ne sont plus
Mes yeux sont consumés par les larmes.
Mes entrailles sont consumées
Mon foie s’est répandu par terre
Ra’hel,
Ton honneur est traîné jusque dans la poussière
A cause de la ruine de tes nourrissons
Lorsque se languissent le nourrisson et le nouveau-né
La prunelle de tes yeux ne connaît point de repos.
Par la bouche des nourrissons et des nouveau-nés tu as fondé ta puissance contre tes ennemis.
Ra’hel,
Il m’a relégué dans des régions ténébreuses comme les morts pour l’éternité.
Des régions ténébreuses ramène je te prie la vie de mes fils pour la vie éternelle.
C’est que les bontés de l’Eternel ne sont pas taries car sa miséricorde n’est pas épuisée.
Mon œil accable mon âme.
L’Eternel est bon pour ceux qui mettent leur confiance en lui, pour l’âme qui le recherche.
La langue du nouveau-né se colle de soif à son palais;
Les nourrissons voulaient du pain,
Personne ne leur en coupe.
Personne pour les consoler…
La joie de notre cœur s’est arrêtée,
Nos danses sont changées en deuil
Guéris-nous, Seigneur, et nous serons guéris;
sauve-nous et nous serons sauvés,
car tu es l’objet de nos louanges.
Ra’hel
Ils grappillent vraiment comme la vigne le petit reste des fils de Ton peuple
Ramène, je te prie, Ta main comme celui qui vendange
Dans les paniers,
Les grains épars
De ta vigne Tu recueilleras.
Ra’hel
Que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer
Plus de gémissements !
Ra’hel
Ne pleure plus,
Il y a de l’espoir…
Ra’hel
Ne pleure plus,
Il y a de l’espoir…