
יהורם גאון
מילים: חיים חפר
לחן: דובי זלצר
אֲנִי הוֹלֵךְ אֵלַיִךְ כָּל יָמַי
אֲנִי הוֹלֵךְ אֵלַיִךְ מְסוּנְוָר
הָאֲבָנִים פּוֹצְעוֹת אֶת כָּפּוֹתַי
אֲבָל אֲנִי אֵינִי מַרְגִּישׁ דָּבָר
אֲנִי חוֹזֵר מֵאֶרֶץ לֹא זְרוּעָה
מוֹשִׁיט יָדִי לִלְטוֹף אֶת שַׂעְרֵךְ
הִנְנִי כָּאן, אַךְ כְּמוֹ יוֹנָה פְּצוּעָה
אֲנִי נוֹפֵל תָּמִיד מוּל שַׁעֲרֵךְ
Je marche à ta rencontre toute ma vie
Je marche à ta rencontre aveuglé
Les pierres blessent mes paumes
Mais moi je ne sens rien
Je reviens d’une terre stérile
Je tends la main pour caresser tes cheveux
Me voici ici mais telle une colombe blessée
Je tombe toujours face à ta Porte
הִנְנִי כָּאן, כְּמוֹ צִפּוֹרִים חָגוֹת
הִנְנִי כָּאן, מָבִּיט מִן הַגָּגוֹת
הִנְנִי כָּאן, כְּמוֹ אֶבֶן בַּגָּדֵר,
כְּמוֹ סֶלַע, כְּמוֹ בְּאֵר
אֲנִי הָאִישׁ אֲשֶׁר תָּמִיד חוֹזֵר, חוֹזֵר.
Me voici ici tels des oiseaux volant en rond
Me voici ici scrutant depuis les toits
Me voici ici telle une pierre dans l’enclos
Tel un roc, tel un puits
Je suis l’homme qui toujours revient, revient
אֲנִי חוֹזֵר מֵאָלֶף גִּלְגוּלִים
אֲנִי נָזִיר, בֶּן מֶלֶךְ וְקָבְּצָן
וּבַלֵילוֹת בִּבְכּוֹת הַשּׁוּעָלִים
אֲנִי חוֹלֵם וְעֵר בָּךְ, בּוֹ בַּזְמָן.
Je reviens de mille migrations
Je suis un nazir, un fils du Roi et un mendiant
Et les nuits lorsque glapissent les renards
Je rêve de Toi tout en étant éveillé
אֲנִי רוֹאֶה אוֹתָךְ הָרְחוֹקָה
כְּמוֹ נְסִיכָה שְׁבוּיָה בַּמִּגְדָּלִים
בֵּין סוֹרָגִים יוֹשֶׁבֶת וּמְחָכָּה
אֱלֹהִים, הָאֱלֹהִים גְּדוֹלִים.
Je te vois la Délaissée
Telle une princesse captive dans les tours
Entre les barreaux assise attendant
Le Seigneur, le Seigneur tout-puissant
הִנְנִי כָּאן…
וְאַת חִיכִּית, כְּמוֹ הָאֲבָנִים
וּכְמוֹ הַבּוֹר, לַהֶלֶךְ בַּמִּדְבָּר
זְרִיחוֹת רַכּוֹת נָשְׁקוּ אוֹתָךְ פָּנִים
שְׁקִיעוֹת כְּבֵדוֹת נָשְׁקוּ אוֹתָךְ צָוָאר.
Et Tu as attendu, telles les pierres
Et telle la citerne, le voyageur dans le désert
De doux levers de soleil t’ont embrassé le visage
De sombres couchers de soleil t’ont embrassé le cou
כָּךְ רְאִיתִיךְ יוֹשֶׁבֶת וּמְצָפָּה
וּבְעֵינַיִךְ אוֹר וְעֶצֶב רַב
כָּךְ לְקַחְתִּיךְ אִתִּי אֶל הַחֻפָּה
אַתְ הַיְּחֵפָה עִם כֶּתֶר שֶׁל זָהָב.
Ainsi je T’ai vue assise espérant
Et dans tes yeux luisaient une lumière et une grande douleur
Ainsi je T’ai prise avec moi sous le dais nuptial
Toi qui, pieds nus, était ornée d’une couronne d’or
הִנְנִי כָּאן…
Ce chant interprété en 1971, après la guerre des Six Jours (juin 1967), par Yoram Gaon, l’un des plus grands chansonniers israéliens, a été rédigé par Haïm ‘Hefer sur un air de Doubi Zelzer. Yoram Gaon natif de Jérusalem, y exprime à la fois le languissement et l’amour qu’il éprouve à l’égard de sa ville natale. L’on remarque que le nom de la cité de Jérusalem, suivant en cela la Torah (Pentateuque), n’est jamais mentionné dans ce poème d’amour rédigé sous la forme d’un psaume prophétique. Jérusalem abandonnée, souffrant de l’exil de ses enfants, attend patiemment leur retour. Finalement Israël finit par retrouver sa bien-aimée, Jérusalem. La dernière strophe s’achève par les noces du peuple d’Israël avec la Cité de David, la Capitale éternelle et indivisible de l’Etat d’Israël et le cœur spirituel d’Erets Israël.
Mazal tov Yéroushalaym !
Avec toutes mes amitiés,
Haïm Ouizemann
3 réponses
Shalom, Toda Rabba pour ce beau texte. Toujours mettre en avant ce qui est
beau et bon Tov rend gloire à l’ Éternel Baruch HaShem…
????????תודה
F B
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Beau poème. Merci Haïm