L’allumage des lumières de Hanoucca vient tout juste de s’achever. L’obscurité semble reprendre place et envelopper de nouveau le monde. Israël se prépare, en effet, à commémorer la journée du 10 Tevet (Jeudi 1er Janvier). En ce jour de contrition où le peuple d’Israël rappelle par le jeûne (Zach. 8, 19) et la prière (El Male Ra’hamim- אֵל מָלֵא רַחֲמִים) le prélude de la catastrophe nationale qui verra Jérusalem s’effondrer totalement sous les coups de la puissante armée de Nabuchodonosor (-586), nous commémorons parallèlement le souvenir de tous ces hommes, femmes et enfants dont la date de leur assassinat par les Nazis reste, jusqu’à ce jour, inconnue.
Le Prophète Ezéchiel, inspiré par la vision d’une marmite pleine de morceaux de viande, prédit la chute de Jérusalem en raison de l’égarement temporaire d’Israël, de son éloignement de la Parole divine et du déni de justice envers les plus démunis:
«וַיְהִי דְבַר-יְהוָה אֵלַי בַּשָּׁנָה הַתְּשִׁיעִית בַּחֹדֶשׁ הָעֲשִׂירִי בֶּעָשׂוֹר לַחֹדֶשׁ לֵאמֹר. ב בֶּן-אָדָם כתוב- (כְּתָב-) לְךָ אֶת-שֵׁם הַיּוֹם אֶת-עֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה: סָמַךְ מֶלֶךְ-בָּבֶל אֶל-יְרוּשָׁלִַם בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה. ג וּמְשֹׁל אֶל-בֵּית-הַמֶּרִי מָשָׁל וְאָמַרְתָּ אֲלֵיהֶם כֹּה אָמַר אֲדֹנָי יְהוִה: שְׁפֹת הַסִּיר שְׁפֹת וְגַם-יְצֹק בּוֹ מָיִם»
« Dans la neuvième année, le dixième jour du dixième mois, la parole de l’Eternel me fut adressée en ces termes: Fils de l’homme, note-toi le nom de ce jour, du jour même où nous sommes: le roi de Babylone arrive sur Jérusalem aujourd’hui même. 3 Proclame aussi une parabole contre la maison de rébellion; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu: Mets la marmite sur le feu, mets-la sur le feu, et puis verses-y de l’eau.» (Ezéchiel 24: 2-3)
Toutefois, il ne faudrait point s’y méprendre. Confondre la singulière signification du jour du 10 Tevet (II Rois 25, 1; Jérémie 52, 4) avec les crimes perpétrés à l’encontre des Fils d’Israël lors de la période la plus sombre du 20e siècle constitue une erreur conséquente. Le dénominateur commun reliant ces deux périodes (10 Tevet et Shoah) repose sur la conséquence tragique de l’exil et la destruction d’Israël, mais non point sur les motifs respectifs qui en furent la cause. Le silence ne constitue-t-il point la meilleure des réponses lorsque nous mentionnons la Shoah? Que pouvons-nous dire d’un drame collectif dépassant l’entendement, la compréhension?
En ce jour du 10 Tevet, ranimons, ensemble, la flamme éternelle du souvenir de toutes celles et de tous ceux qui, sans jamais renier leur identité juive, furent massacrés sans que leurs bourreaux n’expriment à leur égard une part de miséricorde. Si les lumières de Hanoucca sont désormais éteintes, puisse la lumière de chaque âme disparue dans la nuit de l’exil illuminer ce monde où la barbarie des hommes -de certains hommes- semble parfois dominer sur l’Amour.
Si l’étude du TaNaKh vous fait rêver, n’hésitez pas à me joindre:
Au plaisir de vous retrouver,
Cordial shalom d’Israël,
Une réponse
10 Tevet: je ne connaissais pas. Très intéressant, Merci!!!
Oui il faut le souligner Israël et le judaïsme a une histoire ancrée dans les millénaires (au moins 3 millénaires connus historiquement). Il est bon de le rappeler.
Je viens de lire que le Conseil de Sécurité de l’ONU a rejeté la résolution palestinienne…. Ce qui signifie que tout de même il y a encore une lumière qui brille dans la Ténèbres qui nous envahit en ce moment.
Nous sommes tous concernés: Cette lumière n’a aucune religion, elle est universelle et il nous appartient à chacun de ne pas la laisser s’éteindre. Tous ensemble Allumons cette lumière et Tous ensemble prenons en soin, ne la laissons pas s’éteindre ou faiblir.