En ce septième jour de Pessah, le peuple d’Israël revit le miracle unique de la déchirure de la mer des Joncs (Exode 14: 21-22). Si la source scripturaire précise clairement que le miracle de cette ouverture extraordinaire est d’origine divine, les Sages d’Israël proposent, toutefois, une nouvelle lecture du texte. Ils soutiennent la thèse selon laquelle l’intervention de Moïse agissant au nom de l’Eternel pour fendre la mer aurait été précédée de celle du prince de la tribu de Juda, Na’hshon ben Aminadav.
« אָמַר… רַבִּי יְהוּדָה: זֶה אוֹמֵר: אֵין אֲנִי יוֹרֵד תְּחִלָּה לַיָּם וְזֶה אוֹמֵר: אֵין אֲנִי יוֹרֵד תְּחִלָּה לַיָּם. מִתּוֹךְ שֶׁהָיוּ עוֹמְדִין וְנוֹטְלִין עֵצָה אֵלּוּ בְּאֵלּוּ קָפַץ נַחְשׁוֹן בֶּן עֲמִינָדָב וְיָרַד לַיָּם תְּחִלָּה, שֶׁנֶּאֱמַר: «סְבָבֻנִי בְכַחַשׁ אֶפְרַיִם וּבְמִרְמָה בֵּית יִשְׂרָאֵל וִיהוּדָה עֹד רָד עִם-אֵל וְעִם-קְדוֹשִׁים, נֶאֱמָן». (תלמוד בבלי, מסכת סוטה, דף ל”ז, עמוד א).
«Rabbi Yehoudah rétorqua: ‘il n’en fut pas ainsi, les uns et les autres ne voulurent point entrer les premiers dans la mer. Alors que celles-ci restaient immobiles et tergiversaient entre elles, Na’hshon ben Aminadav se jeta [littéralement ‘sauta’] le premier dans la mer comme il est dit : ‘Ephraïm m’a obsédé de mensonge, et de duplicité, la maison d’Israël; de même Juda, [quoiqu’il prétende demeurer] soumis à Dieu et attaché au Très-Saint.’ )Osée 12: 1)». (Talmud de Babylone, Traité Sota, 36: b- 37: a).
Na’hshon ben Aminadav apparaît ici comme un dirigeant courageux et audacieux faisant preuve d’initiative individuelle s’enracinant sur sa fidélité et sa totale confiance en la Parole divine. Rashi explique que Na’hshon ben Aminadav est «descendu avec le Seigneur, qu’il avait mis sa confiance dans le Saint béni soit-Il» Commentaire sur Osée 12:1).
Les Sages poursuivent:
[…] «וְהָיָה מְהַלֵּךְ בַּמַּיִם עַד שֶׁהִגִּיעוּ הַמַּיִם עַד חוֹטָמוֹ, שֶׁנֶּאֱמַר: «הוֹשִׁיעֵנִי אֱלֹהִי כִּי בָאוּ מַיִם עַד-נָפֶשׁ» (תהילים סט ב). בְּאוֹתָה שָׁעָה הָיָה מֹשֶה מַאֲרִיךְ בִּתְפִלָּה. אָמַר לוֹ הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא: יְדִידַי טוֹבְעִים בַּיָּם וְאַתָּה עוֹמֵד וּמַרְבֶּה תְּפִלָּה לְפָנַי? אָמַר לְפָנָיו: רִבּוֹנוֹ שֶׁל עוֹלָם וּמַה בְּיָדִי לַעֲשׂוֹת? אָמַר לוֹ: ‘דבר אל בני ישראל ויסעו ואתה הרם את מטך’ (שמות יד: טו)». (תלמוד בבלי, מסכת סוטה, דף ל”ז, עמוד א).
«Et il (Na’hshon ben Aminadav) continuait à marcher dans les eaux jusqu’à ce que les eaux atteignent sa bouche comme il est dit: ‘Viens à mon secours, ô Dieu, car les flots m’ont atteint, menaçant mes jours.’ (Psaume 69: 2). Au même moment, Moïse ne cessait point de prier. Le Saint béni soit-Il lui dit alors: ‘ceux que J’aime se noient dans la mer et toi tu demeures indifférent [à leur noyade] et prolonge ta prière devant Moi?’ Moïse lui répondit: ‘Maître du monde, que dois-je donc faire?’ Le Saint béni soit-Il lui dit: ‘Parle aux enfants d’Israël et qu’ils se mettent en marche et toi [Moïse], lève ton bâton!’. »
Le Midrash poursuit: «C’est la raison pour laquelle la tribu de Juda, d’où est issu Na’hshon ben Aminadav, a eu le mérite de constituer le royaume du même nom en Israël comme il est dit:
ב הָיְתָה יְהוּדָה לְקָדְשׁוֹ יִשְׂרָאֵל מַמְשְׁלוֹתָיו. (תהלים קיד: ב). ש |
2 Juda devint son sanctuaire, Israël, le domaine de son empire. (Psaume 114: 2». |
Le miracle divin ne peut avoir lieu que si l’Homme prend l’initiative de l’action. L’action positive de l’Homme a le pouvoir de «créer» le miracle. Croire que tout est possible, c’est créer l’impossible. Il s’agit tout d’abord d’un mouvement de la terre vers le ciel, puis du ciel vers la terre, selon le rêve du l’échelle de Jacob le Patriarche (Genèse 28: 12-15). De même, les Hébreux soupirèrent et crièrent vers l’Eternel avant que ce dernier ne les fasse sortir d’Egypte (Exode 2: 23-25). Alors, l’Eternel, après avoir entendu l’appel de l’Homme, maîtrise les forces de la nature et les soumet à la délivrance de l’Humanité.
ג הַיָּם רָאָה וַיָּנֹס הַיַּרְדֵּן יִסֹּב לְאָחוֹר.ש |
3 La mer vit et se mit à fuir, le Jourdain retourna en arrière, (Psaume 114: 3) |
«La mer vit»: que vit la mer, pour qu’elle fuie? Elle vit la foi sans faille de Na’hshon ben Aminadav prêt à devancer même Moïse pour libérer le peuple d’Israël. C’est pourquoi elle se mit à reculer. Le nom de ce dernier נַחְשׁוֹן ressemble au terme «vague» («Na’hshol, נַחְשׁוֹל») fils de «עֲמִינָדָב celui qui s’est dévoué; porté volontaire pour mon peuple». La foi de Na’hshon ben Aminadav, telle une vague forte, emporte tout sur son passage et provoque, avant même le bâton de Moïse, la première déchirure de la mer des Joncs.
Les Sages d’Israël, s’inspirant du miracle provoqué par Na’hshon ben Aminadav, appellent chacun d’entre nous à dépasser ses propres limites et à ne plus lire קְרִיעַת יַם- סוּף , «déchirure de la mer des Joncs» mais «déchirure de la mer de Finitude». Le terme סוּף («SOuF- Joncs») peut être également lu סוֹף («SOF- Fin-limite»).
Rien d’impossible à qui le veut ardemment!
כב וַיָּבֹאוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל בְּתוֹךְ הַיָּם בַּיַּבָּשָׁה וְהַמַּיִם לָהֶם חוֹמָה מִימִינָם וּמִשְּׂמֹאלָם. (שמות יד: כב).ש |
22 Les enfants d’Israël entrèrent au milieu de la mer, dans son lit desséché, les eaux se dressant en muraille à leur droite et à leur gauche. (Exode 14: 22) |
L’écrivain et journaliste Théodore Herzl, le visionnaire du futur état hébraïque, écrit sur la page de son livre utopiste «Altneuland, Pays Ancien Pays Nouveau»:
«Wenn ihr wollt, ist es kein Märchen», «Si vous le voulez, ce ne sera pas un conte de fées!». En hébreu: « אִם תִּרְצוּ – אֵין זוֹ אֲגָדָה », «Im Tirzou, Ayn Zo Haggada!».
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Hag Pessah Sameah !
Avec toutes mes amitiés,
Haïm Ouizemann
Une réponse
Az yachir-moche ouvne IsraËL… Beshalla’h 15:1,18… AMEN Achir=Le riche=Isaie 53:9. He’s back HallellouYAH Barou’h Hashem Gloire a YHVH 36. Marc Amen. Y-Achir Didier. Lion de Judah. Avia. Mele’h Ha Machia’h.