
Michel d’Anastasio est un ami, un véritable ami. Après l’interview que ce grand artiste m’accorda pour le magazine Israël Magazine au début de l’année 2013, un lien d’amitié se forgea qui ne s’est plus, depuis, démenti. Nos passions communes pour la langue hébraïque, le TaNaKh (Bible hébraïque) et la Kabbale ne pouvaient que naturellement renforcer ce lien, allant toujours grandissant. Ma rencontre personnelle avec Michel, au mois de Juillet dernier, à Paris dans son atelier d’art, au moment même où notre ville Ashkelon, et avec elle, tout le Sud d’Israël, était soumise au feu incessant du mouvement terroriste du Hamas, m’enseigna que la création d’un homme – fût-il seul – constitue, à n’en pas douter, la plus belle des victoires sur la cruauté des hommes. La lumière spirituelle du «Jour Un» (Gen. 1,5) dissipera la nuit de la barbarie humaine.

Michel D’Anastasio compte, aujourd’hui, parmi l’un des dix plus grands calligraphes au monde. Subjugué très jeune par la beauté des lettres, il étudie avec passion la Calligraphie avec les plus grandes maîtres de notre temps: Claude Mediavilla, Jean Larcher et Kitty Sabatier qui l’encouragent et le guident au développement et à la maîtrise de l’art calligraphique. Michel pénètre alors les arcanes de cet art exigeant et n’a de cesse de créer. Son style singulier et original lui vaut le succès des foules qui reconnaît en cet artiste un maître incontesté de la Calligraphie hébraïque. Modeste et retiré, Michel préfère laisser son œuvre lumineuse s’exprimer en son nom. Parcourant le monde entier tel un pèlerin annonçant la naissance d’un monde meilleur, Michel expose au Japon[1], à New-York[2], en Russie[3], au Canada[4]. Respectueux de la lettre hébraïque, il aspire toutefois à la libérer de sa limite scripturaire. «Ma démarche en somme est d’atteindre à la liberté du signe». Il assigne au signe un mouvement ascensionnel et une énergie créatrice exceptionnelle d’où émanent la Vie- le Nom divin- et l’espoir d’une humanité fraternelle. L’artiste, sans l’ombre d’un doute, devient le collaborateur du divin. Michel tente et réussit par un profond processus de recherche intérieure à révéler l’éclat divin enfoui au cœur même de la lettre en lui insufflant un souffle de vitalité régénérateur et réparateur.


Michel découvre, en 2004, ses origines juives lors d’un voyage à Malte dont il est originaire. Juif par sa mère née Azzopardi, il apprend que ses «aïeuls, expulsés d’Espagne en 1492, s’installent sur l’île de Gozo proche de l’Ile de Malte». Cette bouleversante découverte le conduit à opérer un perpétuel retour aux racines juives de son être. La Calligraphie catalyse ce retour pour le bonheur de tous.
Michel parvient aussi, à force de labeur, à créer et à développer la technique de calligraphie gestuelle moderne. Michel explique à ce propos «qu’il s’agit, sans trahir l’esprit et le sens de la lettre pour laquelle il garde un profond respect, de se libérer de la contrainte graphique inhérente au travail du Sofer (scribe). Comparée à la lenteur du rythme calligraphique du Sofer, l’écriture de l’artiste-calligraphe se fait plus rapide. Ma démarche en somme est d’atteindre à la liberté du signe». Cette rapidité de traçage graphique associée à la dextérité du maître passé expert dans l’art de manier le kalam[5] se fonde sur un labeur de plusieurs mois, remarque modestement Michel: «J’ai travaillé au moins 1000 fois sur le verset Béréchit 1, 1 [Genèse 1, 1]. C’est le verset qui dit tout de la vie!».

Maîtrisant de multiples techniques originales à savoir la peinture acrylique, le Drawing gum, les pigments liants mediums et mats, le travail de masquage, les encres, les sables, la pose de feuille d’or et la macrographie numérique, Michel aime à définir son art calligraphique: «Mes œuvres sont neutres, très peu chargées. J’aspire à y introduire le reflet subtil des nuances et des contrastes».
Vous pouvez retrouver les grandes œuvres de Michel d’Anastasio dans son livre d’une rare beauté: «Hebrew Calligraphy» pour lequel il m’avait demandé d’écrire la préface.


Michel est un créateur qui aime à partager son savoir. Il enseigne la Calligraphie hébraïque à travers les continents et exposera à Paris ses plus belles œuvres a partir du 23 octobre jusqu’au 1er Novembre 2014.
LA CALLIGRAPHIE HÉBRAÏQUE À L’HONNEUR
DU 23 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE 2014 A PARIS.
Si l’étude du TaNaKh vous fait rêver, n’hésitez pas à me joindre:
Au plaisir de vous retrouver,
Cordial shalom d’Israël,
[1] Fukuyama City Museum. Japon, 2011.
[2] Université Columbia / Barnard’s Kraft Center for Jewish Student Life – New-York (USA, 2012).
[3] 3e Exposition Internationale de Calligraphie à Velikiy Novgorod, Russie, 2010.
[4] Jewish Community Center Soloway d’Ottawa (Canada, 2012); Aliyah Arts Galerie de Montréal (Canada, 2012).
[5] Il existe plusieurs instruments autres que le kalam (outil du scribe).
4 réponses
Vite avant l’ouverture du Shabbat Merci de cette annonce que je viens de diffuser autour de moi Dommage que nous n’ayions pas su que tu étais à Paris en juillet, nous nous serions fait un plaisir de t’inviter. La prochaine fois, préviens-nous ! Amitiés et Shabbat shalom
Merci Haim, j’ ai commandé ce magnifique livre , Modern Hebrew Calligraphy, de Michel D ANASTASIO. ת××× ×¨×× Annik