L'hébreu biblique
Le blog de Haïm Ouizemann

Parashat VaYishlakh, la bénédiction d’Esaü

וַיִּקְחוּ בְנֵי-אַהֲרֹן נָדָב וַאֲבִיהוּא אִישׁ מַחְתָּתוֹ וַיִּ

Jacob et l'ange, Rembrandt , 1659
Jacob et l’ange, Rembrandt , 1659

Dans la parasha précédente,  ESsaV (Esaü) développe une farouche hostilité l’opposant à YaAKoV. Ceux-ci parviendront-ils à se réconcilier? A son retour de Haran, YaAKoV annonce son arrivée à ESsaV et le rencontre après avoir traversé le  YaBoK. Quelle est l’attitude empruntée par  YaAKoV lors de cette rencontre historique?

י וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב אַל-נָא אִם-נָא מָצָאתִי חֵן בְּעֵינֶיךָ וְלָקַחְתָּ מִנְחָתִי מִיָּדִי  כִּי עַל-כֵּן רָאִיתִי פָנֶיךָ כִּרְאֹת פְּנֵי אֱלֹהִים וַתִּרְצֵנִי. (בראשית לג: י).ש

10 Jacob répondit: “Oh non! Si toutefois j’ai trouvé grâce à tes yeux, tu accepteras mon présent [1] de ma main; puisque aussi bien j’ai regardé ta face comme on regarde la face du Seigneur et que tu m’as agréé. (Genèse 33: 10)[2]

Quel présent Ya’AKoV offre-t-il donc à ESsaV? Ou plutôt, quelle approche présente-t-il de ce qu’il offre à son frère pour apaiser ses velléités de guerre?

יא קַח-נָא אֶת-בִּרְכָתִי אֲשֶׁר הֻבָאת לָךְ כִּי-חַנַּנִי אֱלֹהִים וְכִי יֶשׁ-לִי-כֹל וַיִּפְצַר-בּוֹ וַיִּקָּח. (בראשית לג: יא).ש

11 Reçois je te prie mon présent qui t’avait été offert, puisque le Seigneur m’a rendu grâce et que je possède suffisamment.” Sur ses instances Ésaü accepta. (Genèse 33: 11)[3]

Or, de toutes les traductions françaises consultées, seule la traduction de La Pléiade note une traduction assez proche du mot hébraïque employé: «mon bienfait», en mettant en note sa traduction véritable: «ma bénédiction». En effet, Ya’AKoV, s’adressant à ESsaV, utilise une gradation dans la force et l’intensité de l’intention qu’il met dans ce «présent» qu’il lui offre en chameaux, bétail, esclaves…  En effet, alors qu’il commence à lui parler de «  /מִנְחָתִיmon présent (MiN’HaTi)», il termine dans le même souffle par « בִּרְכָתִי/ ma bénédiction BiR’KhaTi».

En quoi cette gradation dans les termes – éludée par la majorité des traductions- est-elle révélatrice  de la sincère intention de Ya’AKoV de vouloir se réconcilier avec son frère ennemi ESsaV?

Le second terme, « בִּרְכָתִי, ma bénédiction» semble renvoyer à la bénédiction accordée par  YTs’HaK à Ya’AKoV, croyant s’adresser à son fils premier-né ESsaV:

כח וְיִתֶּן-לְךָ הָאֱלֹהִים מִטַּל הַשָּׁמַיִם וּמִשְׁמַנֵּי הָאָרֶץ וְרֹב דָּגָן וְתִירֹשׁ. כט יַעַבְדוּךָ עַמִּים, וישתחו (וְיִשְׁתַּחֲווּ) לְךָ לְאֻמִּים הֱוֵה גְבִיר לְאַחֶיךָ וְיִשְׁתַּחֲווּ לְךָ בְּנֵי אִמֶּךָ אֹרְרֶיךָ אָרוּר וּמְבָרְכֶיךָ בָּרוּךְ. (בראשית כז: כח-כט).ש

28 Puisse-t-il t’enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d’une abondance de moissons et de vendanges! 29 Que des peuples t’obéissent! Que des nations tombent à tes pieds! Sois le chef de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Malédiction à qui te maudira et qui te bénira soit béni!” (Genèse 27: 28-29)

Effectivement, Ya’AKoV s’est prosterné sept fois devant son frère ESsaV!

ג וְהוּא עָבַר לִפְנֵיהֶם וַיִּשְׁתַּחוּ אַרְצָה שֶׁבַע פְּעָמִים עַד-גִּשְׁתּוֹ עַד-אָחִיו. ש

3 Pour lui, il prit les devants et se prosterna contre terre, sept fois, avant d’aborder son frère. (Genèse 33: 3)

Y était-il vraiment contraint?  D’une certaine manière, Ya’AKoV non seulement «rend» une bénédiction originellement  destinée à son frère mais, qui plus est, bénit son frère! Ne lui dit-il point:

יא קַח-נָא אֶת-בִּרְכָתִי (בראשית לג: יא).ש

11 Reçois je te prie ma bénédiction (Genèse 33: 11)

Comment Ya’AKoV ose-t-il rendre la bénédiction paternelle d’YTs’HaK? N’est-ce point profaner le Nom divin que d’agir de la sorte?  Cependant, après avoir  «restitué» la bénédiction à son frère ESsaV, Ya’AKoV rajoute immédiatement:

יא  …כִּי-חַנַּנִי אֱלֹהִים (בראשית לג: יא).ש

11  … puisque le Seigneur m’a rendu grâce. (Genèse 33: 11)

Cela signifierait donc: «moi Ya’AKoV, je bénéficie de la bénédiction divine par le mérite de mes actions, après avoir lutté et vaincu l’Eternel et les hommes»:

כט וַיֹּאמֶר לֹא יַעֲקֹב יֵאָמֵר עוֹד שִׁמְךָ כִּי, אִם-יִשְׂרָאֵל: כִּי-שָׂרִיתָ עִם-אֱלֹהִים וְעִם-אֲנָשִׁים וַתּוּכָל. (בראשית לב: כט).ש

29 Il reprit: “Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël; car tu as jouté contre le Seigneur et les hommes et tu as vaincu.” (Genèse 32: 29).

Or, au cours de cette lutte, (la tradition hébraïque soulignera le fait que l’ange luttant contre YaAKoV est celui d’ESsAV),  la formule: «Et il le bénit alors» est à double sens: ou bien YaAKoV bénit l’ange, ou bien c’est l’ange qui bénit YaAKoV.

ל וַיִּשְׁאַל יַעֲקֹב וַיֹּאמֶר הַגִּידָה-נָּא שְׁמֶךָ וַיֹּאמֶר לָמָּה זֶּה תִּשְׁאַל לִשְׁמִי וַיְבָרֶךְ אֹתוֹ שָׁם. ש

30 Jacob l’interrogea en disant: “Apprends-moi, je te prie, ton nom.” Il répondit: “Pourquoi t’enquérir de mon nom?” Et il le bénit alors. (Gen. 32: 30)

Dirigé par sa mère רִבְקָה/ Rebecca- RiVKaH (Genèse 27: 5-13), il semble que Ya’aKoV ait voulu dissiper de la conscience des hommes l’origine considérée comme douteuse de la bénédiction que Yits’hak avait l’intention d’octroyer à ESsaV,  mais que Yts’hak ne reniera point une fois révélé le «subterfuge» (Genèse 27: 33). (D’aucuns pensent encore et toujours que Ya’aKoV a «volé» la bénédiction de son frère en recourant à un subterfuge). Toutefois,  ESsaV avait exprimé son peu d’intérêt en faveur de son droit d’aînesse, qui devait lui apporter la bénédiction divine, en vendant  ce droit pour un simple plat de lentilles:

לא וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב: מִכְרָה כַיּוֹם אֶת-בְּכֹרָתְךָ לִי. לב וַיֹּאמֶר עֵשָׂוהִנֵּהאָנֹכִי הוֹלֵךְ לָמוּת וְלָמָּה-זֶּה לִי, בְּכֹרָה. לג וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב הִשָּׁבְעָה לִּי כַּיּוֹם וַיִּשָּׁבַע לוֹ וַיִּמְכֹּר אֶת-בְּכֹרָתוֹ לְיַעֲקֹב. לד וְיַעֲקֹב נָתַן לְעֵשָׂו לֶחֶם וּנְזִיד עֲדָשִׁים וַיֹּאכַל וַיֵּשְׁתְּ וַיָּקָם וַיֵּלַךְ וַיִּבֶז עֵשָׂו אֶת-הַבְּכֹרָה. (בראשית כה: לא-לד).ש

31 Jacob dit: “Vends-moi d’abord ton droit d’aînesse.”  32 Ésaü répondit: “Certes! Je marche à la mort; à quoi me sert donc le droit d’aînesse?”  33 Jacob dit: “Jure le moi dès à présent.” Et il lui fit serment et il vendit son droit d’aînesse à Jacob. 34 Jacob servit à Ésaü du pain et un plat de lentilles; il mangea et but, se leva et ressortit. C’est ainsi qu’Ésaü dédaigna le droit d’aînesse. (Genese 25: 31-34).

Effectivement, le mot בְּכֹרָה («droit d’aînesse») contient les mêmes lettres en ordre inversé que le mot בְּרָכָה («bénédiction»). Mépriser son droit d’aînesse, pour ESsaV, revenait à mépriser la bénédiction! Ya’AKoV enseigne,  et c’est en cela qu’il devient le troisième Patriarche d’Israël, que la véritable bénédiction n’est point celle qu’il reçoit passivement en vertu des mérites de ses ancêtres, à savoir AVRaHaM et ITs’HaK, mais celle qui lui revient par l’effort personnel au prix même de durs sacrifices. C’est la raison pour laquelle Ya’AKoV achève ses paroles ainsi:

י … עַל-כֵּן רָאִיתִי פָנֶיךָ כִּרְאֹת פְּנֵי אֱלֹהִים וַתִּרְצֵנִי. (בראשית לג: י).ש

10 … aussi bien j’ai regardé ta face [ESsaV] comme on regarde la face du Seigneur et que tu m’as agréé. (Genèse 33: 10)

Ces mots ne sont point sans rappeler:

לא וַיִּקְרָא יַעֲקֹב שֵׁם הַמָּקוֹם פְּנִיאֵל  כִּי-רָאִיתִי אֱלֹהִים פָּנִים אֶל-פָּנִים וַתִּנָּצֵל נַפְשִׁי. (בראשית לב: לא).ש

31 Jacob appela ce lieu Penïel «parce que j’ai vu le Seigneur face à face et que ma vie est restée sauve.» (Genèse 32: 31)

En renonçant à cette bénédiction divine, témoignant ainsi d’une rare noblesse d’esprit car rien ni personne ne l’y obligeait, Ya’AKoV démontre que la Source de la Bénédiction reste et demeure dans le regard de l’Autre semblable à celui de l’Eternel:

יט  כַּמַּיִם הַפָּנִים לַפָּנִים כֵּן לֵב-הָאָדָם לָאָדָם. (משלי כז: יט).ש

19 Comme dans l’eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent. (Proverbes 27: 19)

Auparavant, YaAKoV a laissé défiler devant ESsaV son présent. L’ayant observé en train de défiler, ESsaV s’empresse d’enlacer son frère Ya’AKoV et de l’embrasser:

ד וַיָּרָץ עֵשָׂו לִקְרָאתוֹ וַיְחַבְּקֵהוּ וַיִּפֹּל עַל-צַוָּארָו וַיִּשָּׁקֵהוּ וַיִּבְכּוּ. (בראשית לג: ד).ש

4 Ésaü courut à sa rencontre, l’enlaça, se jeta à son cou et l’embrassa; et ils pleurèrent. (Genèse 33: 4).

Quelle peut être l’origine de cet enlacement et de cette embrassade de réconciliation historique?

L’enlacement rappelle la lutte de YaAKoV avec l’«homme»:

כה וַיִּוָּתֵר יַעֲקֹב לְבַדּוֹ וַיֵּאָבֵק אִישׁ עִמּוֹ עַד עֲלוֹת הַשָּׁחַר. (בראשית לב: כה).ש

25 Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube. (Genèse 32: 25)

La racine verbale de  וַיֵּאָבֵק- א.ב.ק.  signifie à la fois «combattre» mais aussi «enlacer»[4]. Quant à l’embrassade fraternelle concluant la rencontre entre les frères autrefois ennemis, elle rappelle celle d’ITs’HaK embrassant Ya’AKoV croyant qu’il s’agissait d’ESsaV:

כו וַיֹּאמֶר אֵלָיו יִצְחָק אָבִיו  גְּשָׁה-נָּא וּשְׁקָה-לִּי בְּנִי. כז וַיִּגַּשׁ וַיִּשַּׁק-לוֹ …  (בראשית כז: כו-כז).ש

26 Isaac son père lui dit: “Approche, je te prie et embrasse moi, mon fils.” 27 Il [Isaac] s’approcha et l’embrassa…! (Genèse 27: 26-27).

Pourquoi ne pas penser qu’ ESsaV ait, par son attitude envers Ya’AKoV, toute semblable à celle de son père ITs’HaK, confirmé la Bénédiction  de ce dernier!

כח וְיִתֶּן-לְךָ הָאֱלֹהִים מִטַּל הַשָּׁמַיִם וּמִשְׁמַנֵּי הָאָרֶץ וְרֹב דָּגָן וְתִירֹשׁ. כט יַעַבְדוּךָ עַמִּים, וישתחו (וְיִשְׁתַּחֲווּ) לְךָ לְאֻמִּים–הֱוֵה גְבִיר לְאַחֶיךָ וְיִשְׁתַּחֲווּ לְךָ בְּנֵי אִמֶּךָ אֹרְרֶיךָ אָרוּר וּמְבָרְכֶיךָ בָּרוּךְ. (בראשית כז: כח-כט).ש

28 Puisse-t-il t’enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d’une abondance de moissons et de vendanges! 29 Que des peuples t’obéissent! Que des nations tombent à tes pieds! Sois le chef de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Malédiction à qui te maudira et qui te bénira soit béni!” (Genèse 27: 28-29).

 

[1] André Chouraqui traduit «Min’hati» par «mon offrande».

[2] Parashat VaYishlakh, Genèse 32: 4-36: 43

[3] Cf. également Rashi: Ma bénédiction ִּ בִּרְכָתִי- «Mon cadea»u, à savoir un cadeau offert à titre de salutation lorsqu’on est reçu en audience par quelqu’un après un long laps de temps. Toutes les fois que le mot berakha (« bénédiction ») est employé en liaison avec une audience, il a le sens de « salutation » (en français médiéval : « saluder »), comme dans : « Ya‘aqov bénit Pharaon » (infra 47, 7), « faites avec moi une bénédiction » (II Mélakhim 18, 31), à propos de San‘hériv, « pour le saluer et le bénir » (II Shémouel 8, 10), à propos de To’i, roi de ‘Hamath. Ici aussi, le mot birkhathi se dit en français : « mon salut », [ce salut étant représenté par le cadeau offert].

[4]וְלִי נִרְאֶה שֶׁהוּא לָשׁוֹן וַיִּתְקַשֵּׁר וְלָשׁוֹן אֲרַמִי הוּא בָּתַר דַּאֲבִיקוּ בָּהּ וְאָבִיק לֵיהּ מֵיבָק לָשׁוֹן עֲנִיבָה שֶׁכֵּן דֶּרֶךְ שְׁנַיִם שֶׁמִּתְעַצְּמִים לְהַפִּיל אִישׁ אֶת רֵעֵהוּ שֶׁחוֹבְקוֹ וְאוֹבְקוֹ בִּזְרֹעוֹתָיו וּפֵרְשׁוּ רַבּוֹתֵינוּ זִכְרוֹנָם לִבְרָכָה, שֶׁהוּא שָׂרוֹ שֶׁל עֵשָׂו:

Traduction du commentaire de Rashi sur Genèse 32: 25: Il me semble, quant à moi, que ce verbe signifie : « il se lia (dans un corps à corps) », comme en araméen : « après s’être attaché (aviqou) » (Sanhèdrin 63b) ou bien : « il s’y fixa (weaviq) comme avec un nœud » (Mena‘hoth 42a). Lorsque deux personnes luttent à qui fera tomber l’autre, elles s’enlacent et se serrent dans les bras l’une de l’autre. Nos maîtres ont expliqué que l’homme en question était l’ange gardien de ‘Essav (Beréchith Raba 77, 3).

L’étude biblique vous passionne. Je vous invite à rejoindre notre Campus biblique: https://www.campusbiblique.com/

 

Shabbat shalom !

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Avec toutes mes amitiés,

Haïm Ouizemann

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2 réponses

  1. la TOB (de 1978) traduit: “””… Si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, tu accepteras de ma main mon présent. En effet,puisque j’ai vu ta face comme on voit la face de Dieu et que tu m’as agréé, reçois donc de moi le bienfait qui t’a été apporté, car c’est Dieu qui m’en a gratifié…..”””
    Oui, on peut considérer la bénédiction comme une transmission. Dieu m’a bénit, je vois Dieu en toi je te transmet sa bénédiction.

    Jacob lutte avec lui-même.. il faut reconnaître que ce brave garçon n’est pas du plus honnête qu’il soit, une partie de sa conscience a de quoi lutter contre l’autre partie.

  2. puisque le Seigneur m’a rendu grâce. (Genèse 33: 11) N’est-ce pas plutôt “m’a fait grâce” que “m’a rendu grâce”? Rendre grâce est une expression qui signifie remercier, louer, célébrer, donner gloire à. Par contre faire grâce c’est pardonner, remettre une faute, faire miséricorde et par extension donner, octroyer, récompenser (matériellement surtout) voir même payer, rémunérer.

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J’ai plus de 30 ans d’expérience dans l’étude et l’enseignement de la Bible. Il n’y a pas de limite à ce que la Bible prodigue comme connaissance et inspiration pour la vie.
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