Dans le cadre de la Parashat VéZot HaBérakha[1] clôturant l’ensemble de la Tora (Pentateuque), notre méditation portera sur le nom « Israël » dont la racine שׂ.ר.י.[ה] signifie « lutter, vaincre, triompher ».
כט אַשְׁרֶיךָ יִשְׂרָאֵל מִי כָמוֹךָ עַם נוֹשַׁע בַּיהוָה מָגֵן עֶזְרֶךָ וַאֲשֶׁר-חֶרֶב גַּאֲוָתֶךָ וְיִכָּחֲשׁוּ אֹיְבֶיךָ לָךְ וְאַתָּה עַל-בָּמוֹתֵימוֹ תִדְרֹךְ. (דברים לג: כט). ש |
29 Heureux es-tu, Israël ! Qui est ton égal, peuple que protège le Seigneur ? Bouclier qui te sauve, il est aussi le glaive qui te fait triompher : tes ennemis ramperont devant toi, et toi, tu fouleras leurs hauteurs.” (Deutéronome 33 : 29). |
Le nom « Israël » est octroyé à Ya’akov (Jacob) après la « victoire » de ce dernier contre le Seigneur :
כט וַיֹּאמֶר לֹא יַעֲקֹב יֵאָמֵר עוֹד שִׁמְךָ כִּי אִם-יִשְׂרָאֵל כִּי-שָׂרִיתָ עִם-אֱלֹהִים וְעִם-אֲנָשִׁים וַתּוּכָל. (בראשית לב: כט).ש |
29 Il reprit : “Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël ; car tu as lutté contre le Seigneur et les hommes et tu as vaincu.” (Genèse 32 : 29). |
Que signifie « vaincre » la puissance divine ? L’Homme peut-il triompher vraiment de l’Eternel ? Peut-on sérieusement parler de victoire sur l’Eternel ?
Jacob soumis à l’épreuve divine est amené à lutter contre ses propres peurs intérieures, à les surmonter et à s’en délivrer. Rappelons que Jacob, dirigé par sa mère bienveillante רִבְקָה RiVKaH (Rebeccah), doit, pour vaincre son frère ennemi עֵשָׂו ESsaV (Esaü) se délivrer de cette interdépendance maternelle nuisible à sa progression spirituelle. La racine verbale שׂ.ר.י.[ה] signifiant « délivrer de… », est associée à son homonyme שׂ.ו.ר. / S. Ou. R., signifie également « scier » (I Chroniques 20 : 3), « couper ».
יא אָמַר יְהוָה אִם-לֹא שרותך (שֵׁרִיתִיךָ) לְטוֹב אִם-לוֹא הִפְגַּעְתִּי בְךָ בְּעֵת רָעָה וּבְעֵת צָרָה אֶת-הָאֹיֵב. (ירמיהו טו: יא).ש |
11 L’Eternel dit : Si je ne te délivre pour le bien ! Si je ne fais venir au-devant de toi l’ennemi, au temps du malheur, et au temps de la détresse ! (Jérémie 15 : 11). |
La bénédiction ne constitue en rien un don gratuit de la part de l’Eternel mais est la résultante d’immenses efforts visant à transcender les difficiles épreuves de la vie. Dans le livre de Daniel (5 : 12 ; 16), nous trouvons la racine [שׁ.ר.י.[ה./ Sh. R. I. [H] – שׁ.ר.א. / Sh. R. A. en langue araméenne qui, semblable à la racine [שׂ.ר.י. [ה – la consonne Shin שׁ mise à la place du Sin שׂsignifie « trouver une solution, résoudre un problème ». Qui mieux qu’Israël est capable de vaincre le déterminisme, le fatalisme et l’iniquité des hommes ?
Alors que l’Eternel est généralement glorifié par son peuple Israël, l’Eternel, par la voix de son fidèle serviteur Moïse, glorifie son peuple :
יח מִי-אֵל כָּמוֹךָ נֹשֵׂא עָוֺן וְעֹבֵר עַל-פֶּשַׁע לִשְׁאֵרִית נַחֲלָתוֹ: לֹא-הֶחֱזִיק לָעַד אַפּוֹ כִּי-חָפֵץ חֶסֶד הוּא. (מיכה ז: יח).ש |
18 Quel dieu t’égale [Seigneur], toi qui pardonnes les iniquités, qui fais grâce aux offenses, commises par le reste de ton héritage ? Toi qui ne gardes pas à jamais ta colère, parce que tu te complais dans la bienveillance ? (Michée 7 : 18). |
כט אַשְׁרֶיךָ יִשְׂרָאֵל מִי כָמוֹךָ עַם נוֹשַׁע בַּיהוָה … (דברים לג: כט).ש |
29 Heureux es-tu, Israël ! Qui est ton égal, peuple que protège le Seigneur ? … (Deutéronome 33 : 29). |
La victoire n’est jamais sur les autres mais avant tout sur soi-même.
C’est la raison pour laquelle, l’on peut le supposer, le livre DéVaRiM (Deutéronome) s’achève par le nom du peuple d’Israël :
יב וּלְכֹל הַיָּד הַחֲזָקָה וּלְכֹל הַמּוֹרָא הַגָּדוֹל אֲשֶׁר עָשָׂה מֹשֶׁה לְעֵינֵי כָּל-יִשְׂרָאֵל. (דברים לד: יב). ש |
12 ainsi qu’à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que Moïse accomplit aux yeux de tout Israël. (Deutéronome 34 : 12). |
[1] Parashat VeZoT HaBeRaKha : Deutéronome 33 :-34 : 12.
L’étude biblique vous passionne. Je vous invite à rejoindre notre Campus biblique: https://www.campusbiblique.com/
Avec toutes mes amitiés,
Shabbat shalom!
Haïm Ouizemann
Une réponse
Merci Haïm pour cette lecture…