L'hébreu biblique
Le blog de Haïm Ouizemann

Parashat Lekh Lekha, Méditation sur la délivrance des otages

וַיִּקְחוּ בְנֵי-אַהֲרֹן נָדָב וַאֲבִיהוּא אִישׁ מַחְתָּתוֹ וַיִּ

תצלומי הילדים שנחטפו מבתיהם לעזה. מתוך אתר מטה משפחות החטופים. bringthemhomenow#

Cet article est dédié tout particulièrement aux otages, femmes, hommes et enfants capturés par le mouvement terroriste du Hamas.

La parashat Lekh Lekha[1] évoque à maintes reprises le sens de l’Humanité qui anime Avraham appelé à devenir le premier Patriarche d’Israël. Avraham tente dans un premier temps de sauver au moins dix justes dans un monde de barbarie puis ensuite il met tout en œuvre pour libérer son neveu Lot capturé par l’ennemi.

יד וַיִּשְׁמַע אַבְרָם, כִּי נִשְׁבָּה אָחִיו; וַיָּרֶק אֶת-חֲנִיכָיו יְלִידֵי בֵיתוֹ, שְׁמֹנָה עָשָׂר וּשְׁלֹשׁ מֵאוֹת, וַיִּרְדֹּף, עַד-דָּן. (בראשית יד: יד)14 Et Abram apprit que son frère avait été fait prisonnier, et il arma ses fidèles, nés dans sa maison, trois cent dix-huit, et les poursuivit jusqu’à Dan. (Genèse 14 : 14)

Deux mots doivent retenir notre attention : וַיָּרֶק (VaYerek) et חֲנִיכָיו (‘Hanikhav).

Le premier mot est un verbe dont la racine hébraïque est ר.ו.ק. / R.Ou.K. ou ר.י.ק. R.I.K. ou même ר.ק.ק.   R.K.K. Le sens de chaque racine est respectivement « s’armer (tirer l’épée du fourreau), vider, se vider » et « amincir, fouler au pied, faire disparaître ».

Autrement dit, Avraham se prépare à faire la guerre contre l’ennemi en usant de glaives, de flèches (il s’apprête à vider son carquois) en écrasant par la force armée les détenteurs de Lot.

Avraham nous apprend que s’il existe un temps pour la paix, il existe également un temps pour la guerre.

ח  עֵת לֶאֱהֹב וְעֵת לִשְׂנֹא,
     עֵת מִלְחָמָה וְעֵת שָׁלוֹם. (קוהלת ג: ח)
8 un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix. (Ecclésiaste 3 : 8).  

Si l’on s’en tient au verset de l’Ecclésiaste et à la chronologie des mots, la guerre est parfois nécessaire pour instaurer la paix.

Ainsi, Avraham, pourtant homme de paix et de concorde entre les hommes, n’hésite point, à aucun instant, à prendre arme afin de libérer son neveu, fils de son frère Haran, Lot.

טו וַיֵּחָלֵק עֲלֵיהֶם לַיְלָה הוּא וַעֲבָדָיו, וַיַּכֵּם; וַיִּרְדְּפֵם, עַד-חוֹבָה, אֲשֶׁר מִשְּׂמֹאל, לְדַמָּשֶׂק. (בראשית יד: טו)15 Et il se glissa sur eux la nuit avec ses serviteurs, les battit et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est à gauche de Damas. (Genèse 14 : 15),

Il nous faut constater qu’à aucun moment, Avraham ne s’efforce de dialoguer avec l’ennemi dans le but de ramener les prisonniers. La suite des trois verbes d’action présents dans ce dernier verset témoigne de la rapidité dans l’exécution de sa tâche, qui est de libérer Lot.

Quant à la racine hébraïque du mot חֲנִיכָיו (‘Hanikav), ח.נ.כ. / ‘H.N.Kh, elle signifie « éduquer, enseigner, instruire » (Proverbes 22 : 6) ainsi qu’« inaugurer » (Deutéronome 20 : 5; I Rois 8 : 63).

L’on peut soutenir la thèse que les combattants courageux suivant Avraham ne sont en rien a priori des soldats formés à la guerre mais au contraire des érudits, des intellectuels, des penseurs (cf. Rabbi David Kim’hi- RaDak) qui pour sauver une unique vie, celle de Lot, ne répugnent point à saisir l’arme.

Tous ces hommes de paix se rendant au combat sous la conduite d’Avraham n’aspirent qu’à rétablir l’ordre, à inaugurer un monde nouveau où la violence laissera la place à la lumière des consciences averties sur les dangers du terrorisme aveugle, un monde où tous les êtres, sans exception aucune, pourront se déplacer librement sans jamais subir la menace de l’épée de Damoclès d’être pris en otage mentalement et physiquement. L’on peut affirmer que cette vision d’une armée constituée essentiellement de civils, fondée par Avraham, est celle qui inspira le premier Premier ministre de l’Etat d’Israël, David ben Gourion à l’origine de TsaHaL, l’Armée de Défense d’Israël. Au moment où nous écrivons ces lignes, TsaHaL doit à tout moment pénétrer dans la bande de Gaza pour évincer jusqu’à la racine les forces terroristes et barbares du Hamas, entre autres. Les premiers mots de la parasha לֶךְ-לְךָ Lekh LeKha « Marche vers toi, Marche pour ton bien » expriment l’idée que le peuple d’Israël ne recule jamais face à l’adversité et qu’il est toujours prêt à l’affronter, fût-ce au péril de sa vie, comme le roi David poursuivant les forces d’Amalek afin de délivrer ses deux épouses A’hinoam d’Izréel et Avigail de Carmel ainsi que les siens tombés aux mains de l’ennemi Amalécite (I Samuel 30 : 5).

ח וַיִּשְׁאַל דָּוִד בַּיהוָה לֵאמֹר אֶרְדֹּף אַחֲרֵי הַגְּדוּד-הַזֶּה הַאַשִּׂגֶנּוּ וַיֹּאמֶר לוֹ רְדֹף כִּי-הַשֵּׂג תַּשִּׂיג וְהַצֵּל תַּצִּיל. (שמואל א, ל: ח)8 et David consulta le Seigneur, en disant : “Dois-je poursuivre cette troupe ? L’atteindrai-je ? Poursuis, répondit-Il, car tu l’atteindras et tu reprendras sa capture. (I Samuel 30 : 8).

Prions toutes et tous ensemble afin que tous nos otages, l ‘on en dénombre à l’heure actuelle 224 dont parmi eux, au moins trente enfants, soient libérés sains et saufs dans les plus brefs délais. Amen !


[1] Parashat Lekh Lekha : Genèse 12 : 1-17 : 27.

Shabbat shalom !

Haïm Ouizemann

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J’ai plus de 30 ans d’expérience dans l’étude et l’enseignement de la Bible. Il n’y a pas de limite à ce que la Bible prodigue comme connaissance et inspiration pour la vie.
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