La fête de Tou Bishvat commémorant le nouvel an des arbres en Israël est l’occasion de méditer sur la beauté et l’harmonie de la Nature.
L’art japonais du haïku peut être compatible avec le nouvel des arbres en ce sens qu’il consiste à saisir l’instant présent, l’évanescence de l’homme, à éterniser l’épanouissement du bourgeon et de la fleur qui s’ouvre en chaque saison. L’un des principaux défis du haïku adapté en langue hébraïque est qu’il est impossible de rendre les quatre saisons fortement marquées au Japon. Israël ne connaît que deux saisons pleines (hiver et été) et deux demi-saisons (printemps et automne).
C’est durant l’ère Edo (1603-1868) que cette forme poétique trouve son origine, notamment grâce à Matsuo Bashô. Elle sera développée par Shiki Masaoka à l’ère Meiji (1868-1912).
Chaque poème est une méditation qui doit suggérer plus qu’il ne décrit.
L’une des contraintes est de composer chaque haïku à partir de 17 syllabes, 17 dont la valeur numérique équivaut en hébreu au mot “Tov” signifiant “bon, bien, beau”.
Le haïku repose sur le fait d’écrire 3 vers dont le premier doit être composé de 5 syllabes puis de 7 et enfin de nouveau 5 syllabes.
La rime n’est pas obligatoire.
Il m’a semblé intéressant d’introduire les règles de la grammaire biblique hébraïque dans l’écriture de chaque haïku afin d’être au plus proche du rythme japonais sans jamais perdre la particularité hébraïque du texte.
Le haïku est un poème minimaliste qui n’est point sans rappeler de nombreux textes poétiques dont ceux du livre de l’Ecclésiaste. Ce minimalisme ou, comme le nomment les kabbalistes, ce “tsimstoum” est une invitation à un état de conscience élevé d’enstase (instase) ou le sujet doit s’efforcer de concentrer au maximum son esprit -son regard intérieur- sur un objet ou un élément de la nature en exprimant l’essence même de l’instant nouveau vécu qui ne se reproduira plus.
Haim Ouizemann